Cet article a d’abord été publié dans le document 7 enjeux en éducation à surveiller en 2022 de la Fédération des établissements d’enseignement privés (FEEP).
Le développement professionnel constitue une partie intégrante du cheminement de carrière de toute personne professionnelle. Au fil du temps, ce qui a été appris à l’université lors de la formation initiale n’est aujourd’hui que la base nécessaire à l’apprentissage et à la maîtrise du savoir professionnel en cours de carrière. (Tardif, 2018)
Au cours de la dernière année, dans le milieu de l’enseignement (FGJ, FP, FGA), quatre éléments ont contribué à remettre en question les formes que peuvent prendre les activités de développement professionnel, autant pour les personnes enseignantes que pour les professionnelles et professionnels, ainsi que les gestionnaires scolaires :
- La publication du nouveau référentiel de compétences professionnelles de la profession enseignante, plus particulièrement la compétence « s’engager dans un développement professionnel continu […] »;
- L’obligation de 30 heures de formation continue liée à la Loi 40;
- Le contexte d’enseignement à distance de la pandémie;
- La pénurie de main-d’œuvre qui touche le milieu scolaire.
Dans une perspective axée sur la différenciation, qui respecte l’autonomie professionnelle de chacun ainsi que la culture organisationnelle des établissements, l’enjeu est de déterminer la nature de ces activités. Alors qu’autrefois les activités de formation continue étaient souvent cantonnées aux journées pédagogiques, d’autres options sont désormais envisageables.
LES TROIS VARIABLES CLÉS DE LA FORMATION CONTINUE
L’une des façons d’aborder ces activités est d’identifier les trois variables clés de la formation continue : les besoins ou objectifs identifiés, le sujet abordé et le moment. À cet égard, la matrice du développement professionnel élaborée par le CADRE21 permet d’en illustrer différentes formes.
D’une approche que l’on peut qualifier d’autonome à un accompagnement de type plus dirigé, chaque dimension du cadran correspond à une modalité adaptée au besoin du moment de la professionnelle ou du professionnel. Ainsi, le cadran de la partie supérieure droite de l’infographie (no 3) présente une personne qui se fixe des objectifs personnels en identifiant une formation qui répond à ses besoins et en réalisant les apprentissages à son rythme. À l’inverse, dans un contexte visant les échanges entre collègues, le cadran de la partie inférieure gauche (no 1) présente une approche où le sujet de la formation est déterminé à partir d’une réalité du milieu (département, équipe-matière, équipe-école, etc.) et où les apprentissages se font dans un temps circonscrit et dans un lieu déterminé.
UNE OFFRE DE DÉVELOPPEMENT PROFESSIONNEL QUI RÉPOND AUX BESOINS
Les dispositifs permettant le développement professionnel doivent donc plus que jamais être variés et différenciés. Ceux-ci peuvent prendre la forme de conférences, de formation en ligne, de communauté d’apprentissage professionnel (CAP ou COP), d’accompagnement ou d’animation par une conseillère pédagogique ou un conseiller pédagogique, d’ateliers, de lectures, de cours universitaires, de colloques, d’évènements ponctuels, d’autoformations en ligne et bien d’autres encore.
Références
Ministère de l’Éducation du Québec. Référentiel de compétences professionnelles — Profession enseignante. Consulté en ligne le 25 mai 2021 : cdn-contenu.quebec.ca/cdn-contenu/adm/min/education/publications-adm/devenir enseignant/referentiel_competences_professionnelles_profession_enseignante.pdf
Tardif, M. (2018). Travailler sur des êtres humains : objet du travail et développement professionnel. Dans J. Mukamurera, J.-F. Desbiens et T. Perez-Roux (dir.), Se développer comme professionnel dans les professions adressées à autrui (p. 31-62). Montréal (Québec) : Éditions JFD inc
Uwamariya, A. et Mukamurera, J. (2005). Le concept de « développement professionnel » en enseignement : approches théoriques. Revue des sciences de l’éducation, 31(1), 133–155.